Sujet: [CLOS] La vie a ses surprises → PV Sawako Mar 20 Mai - 22:22
La vie a ses surprises
Yukio M. & Sawako M.
En seulement deux années, Konoha avait très peu changé. Paris ? Ce n’était vraiment rien comparé aux paysages que cette ville pouvait m’offrir. J’étais plus ou moins heureux d’être revenu, d’un côté je n’avais pas à m’occuper d’une maison ou d’un appartement, j’avais ma chambre. Et de l’autre, je m’en faisais toujours pour Maho qui était resté en Europe. Après tout, elle était grande et je n’avais plus réellement besoin de veiller sur elle. Je venais de revenir mais j’avais l’impression d’avoir perdu beaucoup de proches… Dommage, certains ne sont plus dans le coin et d’autres ne donnent plus signe de vie. Au final, j’allais sûrement rencontrer pas mal de nouveaux venus. L’année s’annonça plutôt sympathique !
Réveil à onze heures. Premier matin à Konoha et ça changeait drôlement. La ville était plus calme que la capitale française et puis au moins ici je n’allais pas me perdre. Tout ce que j’avais prévu pour aujourd’hui, c’était d’aller au centre commercial et de m’acheter les vêtements qui étaient à la mode ici. Je saluais mes camarades de chambre avant de rejoindre la salle commune pour manger. Un vrai petit déjeuner traditionnel m’attendait moi, et les autres aussi. Au fur et à mesure que j’avançais dans les couloirs, je ne croisais que de nouveaux élèves. L’endroit avait changé, les répartitions étaient faites différemment, la peinture et la moquette avaient changé… Le personnel de l’établissement lui aussi, n’était plus le même. J’avais l’impression que c’était moi le nouveau dans ce bahut. C’était sympa d’avoir revu Ikki, au moins un ancien ! Mais tous les autres ? Ils n’auraient pas tous arrêté en troisième année de lycée tout de même…
Me voilà maintenant dans la salle commune, il a aussi fallût quelle change. La queue pour manger n’existait plus, maintenant c’était un genre de buffet plutôt bien servi soit dit en passant. Je n’allais pas chipoter, mais le fait de déjeuner seul pour la première fois, c’était frustrant. Aller, je n’allais surement pas m’attarder sur le petit-déjeuner. Mon seul but pour la journée était d’en profiter, simplement et sans soucis. Je remontais dans ma chambre pour prendre une bonne douche et me vêtir pour être présentable en public. Une fois tout ceci fait, et une fois que j’étais prêt à sortir, je sortais de l’institut en direction du Centre Commercial de Konoha.
Le vent, cet air était pur ou presque. Comparé aux villes polluées, Konoha était toujours plus agréable à vivre que n’importe quelle grande métropole du monde. C’était au moment, quand j’entrais dans le centre, que je me sentais enfin un peu plus chez moi. Au moins là, rien n’avait changé… Le décor était le même, enfin voilà, je me sentais bien. Comme je l’avais prévu, je rentrais dans des magasins pour acheter quelques vêtements, et vu que l’été approchait, c’était soit des tee-shirts ou des shorts longs. Peu importe, le shopping ça n’était toujours pas mon truc ! Tout ce qui me motivait à faire ce genre de trucs, c’est d’être de retour.
J’enchainais vite le début de l’après-midi pour en finir avec cette séance de shopping et continuer avec une dégustation d’un frappé à la fraise. J’étais un peu plus ravi d’étape en étape, et puis il a fallût que mon côté maladroit, et mon côté tête en l’air aussi, ressortissent. J’avais étalé le quart de ce que contenait mon gobelet, sur une jeune demoiselle…
« Désolé ! »
Retirant la serviette qui m’avait été donné avec mon bien, pour la tendre à l’inconnue.
Le week end était là, et pour couronner le tout, le soleil l'accompagnait. Réveillé vers neuf heure, neuf heure et demi, la journée avait commencé pour moi par un long moment de détente sous la douche. Après avoir longuement profité des jets d'eau chaude, j'avais enfilé un collant léger noir ainsi qu'une jupe d'un rose pâle avec un t-shirt également noir. Puisque je n'avais pas l'intention d'enfiler de veste de la journée, je pouvais donc me permettre une couleur foncée. Descendu au réfectoire, je venais tout juste de m'installer à une table quand Miyuki, ma meilleure amie, débarqua à son tour, se dirigeant aussitôt vers moi.
«Sawako! J'ai besoin de ton aide, c'est urgent!»
Surprise, je levais machinalement le verre de jus de fruit que j'avais prit et en buvait une gorgée alors qu'à son tour elle s'asseyait et reprenait lentement sa respiration. Visiblement, elle avait courus jusqu'ici, et elle était aussi nulle en sport que moi. Je la regardais tandis qu'elle prenait le temps de grimacer. Probablement avions-nous eu les mêmes pensées sur le fait que si elle était autant essoufflé après avoir seulement dévalé les escaliers et accourus jusqu'ici, il lui faudrait peut-être penser à moins sécher les cours de sport. Ou alors, à aller moins vite lorsqu'elle était pressé comme cela. Enfin, sur ce point, ce n'était sûrement pas à moi de lui faire la morale. Après tout, j'étais aussi doué en sport qu'un escargot en course.
«Alors? Raconte!» lui dis-je.
Je suivais sa main du regard, et fronçais les sourcils en la voyant piocher quelque chose dans mon plateau. En voyant que ses doigts emportaient mon petit pain au chocolat, j'entrouvrais les lèvres et laissais échapper un «Hey!» d'indignation avant de taper légèrement sur sa main pour qu'elle se décide à le lâcher. Ce qu'elle ne fit bien entendu pas. Au contraire, elle mordit dans la viennoiserie et avala ce qu'elle avait dans la bouche avant de me passer la langue.
«Désolé, Sawa, j'ai vraiment faim, et il y a trop de monde pour faire la queue!»
Je détournais alors les yeux et vit qu'en effet, malgré le fait que nous étions en week end, beaucoup d'élèves s'étaient décidés à se lever tôt, probablement pour profiter du beau temps qui s'annonçait. Bon, c'est vrai qu'il y avait du monde... Mais tout de même! Mon petit pain au chocolat! Et puis, en plus de cela, voilà qu'elle buvait aussi dans mon verre de jus de fruit! Je soupirais en me disant qu'insister sur le fait qu'elle pourrait malgré tout aller faire la queue et chercher son petit-déjeuner comme tous le monde ne servirait à rien puis attraper mon yaourt nature dans lequel je versais un peu de sucre avant de mélanger.
«Tu avais besoin de mon aide, il y a quelques minutes, non...?»
Elle acquiesça aussitôt et tenta tant bien que mal d'avaler le trop plein de petit pain qu'elle venait de prendre avec quelques gorgées de jus de fruit. Reposant le verre vide sur la table, elle me répondit:
«Tu ne vas pas en croire tes oreilles! Tu te souviens de mon petit ami?» Comment l'oublier, avais-je envie de lui dire. «Il a dit qu'il voulait s'excuser, et que si je lui pardonnais, alors il voudrait que l'on se remette ensemble! Et pour ça, il m'a invité, demain midi!»
Au vu de la joie et de la visible excitation qu'elle laissait voir, je comprenais que ce repas n'était là que pour donner un petit côté officiel au tout. En la voyant dans cet état, il était incroyablement certain qu'elle accepterait, sans nul doute.
«Alors, je me disais que je devrais mettre la robe qu'il m'avait offert, tu te souviens, la noire? Le problème, c'est qu'elle est légèrement décousu sur l'un des côtés... Alors, je me demandais... Peut-être que...»
Je l'interrompais alors, reposant le pot de yaourt vide sur mon plateau puis me tournais vers elle.
«Que je pourrais la recoudre pour toi demain?»
«Tu ferais ça pour moi?»
Je soupirais en voyant le regard de chien battu qu'elle me lançait et acquiesçais. Bien sûr que je le ferais pour elle, même si je n'étais pas tout à fait pour qu'elle se remette avec son ex petit ami. Mais après tout, ce n'était pas non plus à moi de lui donner des conseils à ce sujet, ayant toujours été célibataire jusqu'ici. Oui mais voilà... J'avais utilisé ma dernière bobine de fil noir pour réparer le costume de Kôgami. Et par conséquent... Il me faudrait aller en racheter.
Voilà donc comment je me retrouvais au centre commercial en plein après-midi. Étant à Konoha depuis peu, je ne connaissais pas encore les petits commerces et bien que j'aurais préféré m’approvisionner dans une petite mercerie de quartier, j'étais dans l'obligation de me rendre là où j'étais sûr de pouvoir trouver une bobine de fil noir. Dans cet énorme complexe de magasins en tout genre, il devait bien y avoir un endroit où je pourrais trouver un peu de matériel de couture! Je soupirais alors que j'avais l'impression de me perdre de plus en plus entre les allées. Ces galeries marchande étaient véritablement immense. Il me fallut un peu près une heure pour trouver ce que je cherchais, et trente autres minutes pour me souvenir de la direction à prendre jusqu'à un stand de restauration rapide où je commandais une boisson fraîche. Gobelet en main, sac à main rouge vif assortis à mes escarpins de même couleur en bandoulière, et mon sachet avec ma bobine de fil dans l'autre main, j'étais prête à partir. Je me dirigeais donc vers la sortie, et à peine avais-je fait quelque pas, qu'absorbé par la dégustation de ma boisson gazeuse, je percutais quelqu'un.
Je grimaçais et serrais les paupières, avant de les rouvrir et d'écarquiller les yeux en voyant de la glace sans doute à la fraise s'étaler sur mon t-shirt. Laissant échapper un «Ah!» de stupeur, j'attrapais la serviette en papier qui m'était tendu sans plus faire attention à qui elle appartenait, murmurant simplement un remerciement au passage. Heureusement, ma boisson a moi ne s'était pas renversé. Pour une fois, ce n'était pas moi qui était la plus maladroite. Néanmoins, je n'y étais pas pour rien non plus. Aussi, alors que je tapotais le papier sur mon t-shirt là où une tache couleur fraise s'étendait, je relevais enfin les yeux vers l'inconnu. Et, comment dire... Relever les yeux était vraiment le moins que l'on puisse dire. Comparé à moi qui mesurait à peine un mètre cinquante cinq, lui était véritablement un géant. Blond, les yeux vert, je lui donnais un peu près deux trois ans de plus que moi. Après un bref moment de silence, je me reprenais.
«Ah, ce n'est rien, vraiment! Ce n'est rien...» lui dis-je en baissant les yeux sur mon t-shirt.
°Et encore une tâche...!° pensais-je en soupirant intérieurement.
Je relevais la tête à nouveau vers lui, et lui faisais un léger sourire, un peu gêné de me montrer maladroite. Si j'avais fait un peu plus attention, sans doute l'aurais-je vu à temps, et peut-être aurais-je pu l'éviter. Même si je n'étais pas la seule en tord, la politesse dans ces cas-là était de se montrer sympathique. Après tout, lui n'avait pas hésité à me tendre sa serviette.
«C'est de ma faute, j'aurais dû faire plus attention...!»
Plus doué que moi pour les conneries, tu meurs. A peine revenu, que je trouve déjà quelqu’un à qui faire payer ma nullité. Et bien l’inconnue qui avait l’air d’être en joie n’avait plus trop le choix que de s’inquiétait pour son joli haut tâché de rose fraise. Ce n’était pas la première fois que je rentrais dans une personne, comme ceci, sans lui causer des dégâts. Heureusement pour moi, je n’avais pas à faire à une folle dingue ou autre psychopathe qui ce serait énervée pour un vêtement avec une tâche, plutôt minime soit dit en passant. Et puis comment dire… Même si elle aurait voulue me taper dessus, elle n’aurait pas été plus que la poitrine à vue de sa petite taille comparée à la mienne. J’en riais honteusement à l’intérieur, d’ailleurs.
La jeune fille victime de ma bêtise essuya donc la tâche qui pouvait être encore rattrapé sur son habit. Tout en agissant, elle affirmait que mon geste n’était rien et aussi par la suite, que c’était de sa faute parce qu’elle aurait dû faire plus attention… C’était un peu ma connerie quand même non ? Après tout, je n’allais pas me plaindre pour une fois que la personne était sympathique. Si je me remémore bien mon passé en Europe, j’avais vécu au moins deux ou trois fois cette situation et je n’étais tombé que sur de pauvres stressés de la vie. En y repensant, le premier doit encore pleurer son pauvre pull jaune pâle, très laid.
« T’as de la chance finalement, ça aurait pu être pire. »
Une tâche n’est rien comparée à tout le gobelet. La fille s’en sortait bien au final, mais si l’accident aurait pu être évité, cela aurait été mieux. Je pensais à continuer mon chemin pour faire autre et enchainer la suite de ma journée, mais je me forçais à rester là. Si elle était dans cette situation, c’était tout de même à cause de moi. J’avais beau me dire que ce n’était qu’une tâche presque invisible, je me devais de savoir si elle n’était pas trop frustrée… Satané côté grand frère protecteur qui ressortait tout d’un coup…
« Je peux t’aider ? »
Me voilà en train de chipoter au lieu de finir ce que j’avais à faire. Le problème était qu’elle n’avait pas l’air de trop bouger non plus, sûrement à cause de son haut tâché qui devait l’inquiété tant. Au final, je n’aurais pas à m’embêter en restant tout seul. Il fallait bien en profiter pour m’en faire une amie…
Même si il était vrai que c'était également de ma faute, je n'étais pas la seule en tord. Certes, j'aurais pu éviter une telle bousculade si j'avais fait un peu plus attention, mais après tout, lui aussi aurait sûrement pu l'éviter. Par conséquent, je devinais que ce garçon blond face à moi avait peut-être le même gros défaut que ma personne... Il devait être maladroit, peut-être autant que moi. Ou moins. Ou plus. Bref, je n'en savais pas plus, mise à part que mon t-shirt était définitivement taché. Ce n'était en vérité pas grand chose, cette tâche était véritablement minime et probablement finirait-elle par disparaître avec la chaleur, en séchant. Ce n'était donc pas bien grave. Néanmoins, ça restait le deuxième t-shirt que je tâchais en deux semaines. Il était temps que je me reprenne et que je fasse un peu plus attention à ce qui m'entourait.
Soupirant intérieurement, je frottais les derniers gouttes fraises qui ornaient encore mon haut et acquiesçais simplement aux paroles du garçon. Comme dit un peu plus tôt, ce n'était vraiment rien. Je n'aurais juste qu'à mettre mon t-shirt à laver en rentrant, et à enfiler quelque chose d'autre. Ce n'était pas comme si cela me dérangerait ou si mon armoire n'était pas assez pleine pour pouvoir trouver un autre haut qui suivrait convenablement avec ma jupe et mes escarpins, après tout. Relevant les yeux vers lui, je lui offrais un autre sourire un peu gêné.
«C'est gentil, merci, mais ça ira. Je mettrais ça à laver en rentrant, tout simplement.»
C'était sympathique de sa part de rester et de ne pas s'enfuir aussitôt comme beaucoup l'aurait fait. Bon, c'est vrai qu'en l’occurrence, il ne pouvait pas y faire grand chose, tout comme moi d'ailleurs, et qu'il n'y avait pas grand chose d'autre à dire, mais c'était sympathique tout de même. Alors que je chiffonnais la serviette sale entre mes doigts, prête à aller jusqu'à la poubelle pour la jeter, je m'arrêtais dans mon élan et regardais une nouvelle fois le jeune homme en face de moi qui venait de se présenter.
L'observant un peu plus en détails, je me rendais compte qu'il avait un physique plutôt avantageux. Bien que j'avais déjà remarqué que ses cheveux étaient blond, ses mèches qui retombaient devant ses yeux lui donnaient un air assez cool, et légèrement rebelle. Quant à ses yeux vert, ils n'étaient pas moches du tout et donnaient à son visage un peu plus de 'vivant', si je pouvais me permettre cette expression. Son style vestimentaire lui allait plutôt bien et le tout n'était pas désagréable à voir. Mis à part le fait qu'il était grand, vraiment bien trop grand à mon goût, il était probable que des tas de filles puissent craquer sur lui. Mais, non. Il mesurait au moins deux têtes de plus que moi.
Puis je prenais soudain conscience d'une chose. Il avait dit être étudiant, c'est ça? Alors, peut-être que...
«Tu vas à la 'Konoha University'?» ne puis-je m'empêcher de lui demander, curieuse.
Oui, la curiosité était aussi l'un de mes défauts, en plus d'être maladroite, et probablement trop réservé avec les garçons. Tiens, mais... D'ailleurs. Je parlais avec un garçon, là, non? Je sentais mes joues rougir légèrement alors que je lui souriais en tentant de lui cacher ma nervosité. Bon sang, fichue conscience, revenir à un moment pareil...!
«D-désolé, pour ma curiosité malsaine...! Tu n'es pas obligé de répondre, hein!»
Je faisais un petit geste de la main rapide comme pour lui faire comprendre que ce n'était rien et qu'il ferait mieux d'oublier ma question, avant de reprendre.
«Je m'appelle Sawako, et je suis en deuxième année à Konoha High School.» Faisant un bref mouvement vers son frappé, je continuais: «Je euh, je suis désolé, pour euh, ton frappé...!»
Tout en la regardant se battre avec sa tâche, je sirotais mon super frappé à la fraise. Mon geste était peut-être moqueur mais ce n’était pas pour provoquer en tout cas. Après tout, ce n’était qu’un tee-shirt et il y avait plus grave à se préoccuper. La moindre des choses était de m’excuser, et cela étant déjà fait, je n’avais plus qu’à tracer ma route vers d’autres horizons. Par contre, cette réaction ne me ressemblait pas du tout, je m’étais obstiné à aider la jeune fille pour quoi que ce soit. En tout cas, je n’avais pas à me racheter un autre encas et puis ce n’était qu’une goutte qui s’était échappé. Dommage pour la demoiselle, elle n’avait plus qu’à se changer. Par la suite elle n’aurait qu’aller le laver et la tâche disparaitrait, j’imaginerai bien sa tête si tout le gobelet ce serait renversé… Ah ah ! La couleur de son haut aurait viré immédiatement au rose.
Et puis à force de rester devant la jeune fille, je dû me présenter. Elle n’avait pas l’air d’être une de ces poufs ou autre qui aime ignorer les gens et qui passerait son temps à critiquer une personne pour le moindre petit détail un peu dérangeant. Je ne voyais pas en elle, puisque par ailleurs je ne la connaissais même pas, mais j’avais quand même envie de profiter de la situation pour sympathiser avec la personne. L’inconnue était encore en train de s’acharner sur la trace de fraise qui désormais, était en train de l’étaler sur son pauvre vêtement. Lui aillant demander si je pouvais l’aider, elle me répondit que ça ira... Mouais elle était surtout concentrer et obnubiler par la tâche. A force de baisser la tête comme ça et de frotter aussi fort, elle allait ne plus pouvoir relever le menton et aurait par la suite, une belle tendinite. Mais bon, chacun ses problèmes.
Ce qui était plutôt drôle dans la situation, c’est que la jeune fille était bien plus petite que moi. Je me sentais plutôt grand tout d’un coup en ayant remarqué cette différence de taille. Celle qui se tenait devant moi, était plutôt petite avec de beaux et longs cheveux noirs. Tout comme ses yeux d’ailleurs… Je la trouvais plutôt jolie. Avec cette taille, disons-le honnêtement, de gremlins ou voir de minimoys et bien la façon de s’habiller, la rendait femme et plus veille qu’elle n’y paraitrait. Enfin bon, je devrais peut-être m’arrêter de faire une analyse physique de peur de me choquer moi-même, voir même de m’analyser.
Puis, alors que j’étais encore dans mes pensées, ma victime releva un point sur lequel j’avais énoncé quelque chose qui avait retenu son attention. Elle avait deviné que j’allais à la Konoha University. Je pourrais éventuellement lui préciser qu’il n’y en avait pas cinquante dans les alentours… Mais même avant que je réponde, elle m’interrompu pour dénoncer sa curiosité. Disons même alors, que si personne n’aurait été curieux, tout le monde vivrait seul. Une simple question, ne va pas dire que l’on est trop curieux, enfin en tout cas elle ne l’était pas.
Au final, je pouvais désormais mettre un nom sur ce joli visage. Sawako, une lycéenne qui étudie à KHS… Ca me rappel tous pleins de beaux souvenirs, ça me manque un peu.
« Je m’en ferais plus pour ton tee-shirt que pour mon frappé. Mais en tout cas, bien joué, Sherlock. Je vais bien à la Konoha University. »
En souriant, je me levais pour jeter mon frappé que j’avais déjà terminé. Retournant ensuite sur mes pas, je fis face à la demoiselle…
« J’ai rien à faire, ça te dirais de trainer un peu ? Ou tu comptes continuer la bataille contre cette tâche ? »
Et oui! J'avais une très forte tendance à rougir en présence d'un ou de plusieurs garçons. Pourquoi, comment? Je n'en savais pas plus. J'étais née comme cela, et même en école primaire, il m'arrivait de bafouiller ou de bégayer en présence de l'autre sexe. Je me souvenais même qu'au collège, j'avais cru mourir lorsqu'un garçon m'avait avoué ses sentiments! C'était pour dire! Non, vraiment, je n'étais pas à l'aise lorsqu'un garçon d'un peu près mon âge se trouait en face de moi. Et comme je ne savais pas d'où cela provenait, je ne savais pas non plus comment y remédier. Pourtant, il n'y avait rien de méchant à ne serais ce que parler à un jeune homme. Alors pourquoi rougir? C'était une bonne question, en soi, question à laquelle je n'arriverais peut-être jamais à répondre. Et portant...!
J'avais l'intention de me marier plus tard, d'avoir un travail, et des enfants, comme tout le monde. Alors imaginez un peu la scène... Si rien qu'en parlant avec un homme je me sentais rougir, il ne fallait pas demander ce que ce serait lors du premier baiser! Et pour la suite...Oh bon sang, ne pas penser à la suite!
Cette fois, je rougissais de plus bel alors que je me rendais compte que je m'étais perdue dans mes réflexions, qui, par ailleurs, furent interrompus par Yukio. Je relevais donc les yeux vers lui et lui offrait un léger sourire, toujours aussi gêné. Quant à mon t-shirt, ce n'était plus la peine d'y penser. Il me suffirait de me le mettre à laver en rentrant, et pour l'instant, d'attendre sagement qu'il sèche. Je ne pouvais rien y faire de plus, de toute façon, et je ne voyais pas non plus ce que lui aurait pu y faire. Ça ne servait donc à rien de s'énerver pour cela.
Je suivais le garçon blond des yeux jusqu'à la poubelle où il jeta son frappé vide, et le regardais revenir sans plus rien dire. J'avais cru un instant que tout s'arrêterait là, qu'il reprendrait son chemin et que de mon côté, je n'aurais plus qu'à retourner au pensionnat pour reprendre la couture de la robe de Miyuki qui, à l'heure actuelle, devait se démener pour terminer ses devoirs au plus vite, afin d'être tranquille demain et de pouvoir prendre tout son temps pendant son rendez-vous avec son petit-ami. Mais non. A peine avait-il relâché son gobelet qu'il revint vers moi, toujours souriant. Bon sang, il fallait avouer qu'il avait la classe! Étudiant, blond, yeux vert, grand, c'était probablement le profil type que recherchait les jolies filles de maintenant. Aussi, lorsqu'il me demanda si j'avais du temps à passer avec lui, bien que je restais quelques secondes bouche-bée de sa proposition, dans mon esprit, un 'oui' formait avec des ampoules clignotait et brillait de mille-feux.
Resté silencieuse trop longtemps, je me reprenais:
«Ah, euh, oui, bien sûr! Bien sûr que ça me plairait!»
°Sawako, tu es vraiment une cause perdue!° pensais-je en me rappelant que j'étais resté bien facilement cinq secondes silencieuse en face de lui à le fixer et à cligner des paupières comme une idiote.
Amenant mon soda à mes lèvres, j'allais à mon tour jusqu'à la poubelle pour y jeter la serviette que j'avais utilisé pour essuyer le frappé fraise. J'en buvais une ou deux gorgées au passage, puis revenais vers Yukio, les bras toujours aussi chargé. Sauf que maintenant, j'avais la serviette en moins. Mais j'avais toujours mon propre sac à main rouge vif, le sachet qui contenait la bobine de fil, et quelques autres trucs de couture, et ma boisson. Au final, mes mains étaient surchargés et je ne pouvais plus rien porter.
Offrant un nouveau sourire au blondinet, je buvais une nouvelle gorgée de soda avant de reprendre:
«Il y a un endroit où tu veux aller en particulier?»
Après tout, c'était lui qui m'avait proposé de traîner un peu, et qui sait, en faisant cela, pet-être avait-il déjà une idée de l'endroit où il souhaitait se rendre.
La pauvre avait l’air d’être gênée. Elle rougissait comme une tomate, je n’avais pourtant rien fait de spécial pour la rendre ainsi. Peut-être que Sawako n’avait pas l’habitude de se retrouver avec un garçon. J’étais surement celui qui devait la mettre mal à l’aise, sans n’avoir rien fait encore une fois. Je ne comprenais pas vraiment ce qui lui arrivait. Depuis qu’elle prend la parole, elle bégaye et des fois même, elle bafouille. Cela étant, je n’allais plus savoir où me mettre si ce n’est pour la mettre en stresse. La jeune fille continuait même de me fixer en clignant des cils, un peu plus et ça m’aurait foutu la trouille.
C’est quand je revenu de la poubelle, après avoir jeté mon frappé, que Sawako me dévisagea. Elle avait soit dans l’idée que j’allais continuer mon chemin et ne pas l’embêter une minute de plus, ou que moi ici, j’avais une tâche sur le tee-shirt… Manquerait plus que ça tiens, je n’aime pas avoir de tâche sur un vêtement et surtout si celui-ci est blanc. Le plus gênant c’est quand les gens te regardent en se demandant si tu peux l’avoir fait exprès ou si tu manges comme un gros dégueulasse. Elle me regardait et je continuais de sourire, ce n’était aucunement de ma faute si je voulais être sympathique. Et puis d’ailleurs, si elle ne voulait pas de ma présence, elle n’avait qu’à le dire. Ce n’était pas que l’on était ami, alors vexer quelqu’un que tu ne connais pas ou à peine n’allait pas changer grand-chose.
Au final, Sawako avait décidée d’accepter ma demande. Comme je n’avais plus envie de rester dans ce coin-là. Elle me demanda si j’avais un endroit à aller en particulier… Eh bien non, j’avais accompli tout ce que je devais faire pour aujourd’hui. Ce qui était assez drôle ou en tout cas, bizarre. C’est qu’elle continuait de me regarder en rougissant alors que l’on ne se connaissait à peine. Je n’avais rien fait pour la mettre mal ou alors je l’avais fait contre mon gré. La pauvre, elle devait se sentir mal. Je devais éviter de trop me montrer brusque ou pas comme elle le voudrait. Mais je n’étais pas dans sa tête, je ne savais pas à quoi elle pensait bien évidemment. Si elle continuait à réagir comme ça, je changerais peut-être de route pour la laisser tranquille et ne pas l’à faire s’évanouir.
« Non, j’ai fini les courses que j’avais à faire. Et toi ? »
Peut-être que la jeune fille n’avait pas fini ses achats ou cela se trouvait, elle devait attendre ou rencontrer quelqu’un d’autre. Et moi qui n’avais même pas eu la politesse de demander si elle se trouvait seule ou non. De toute façon, si elle était avec quelqu’un elle me l’aurait dit. Le seul problème c’est que j’avais peut-être foutu sa journée en l’air.
« Sinon, tu avais autre chose de prévu que de rester dans le centre ? Désolé si j’ai bousillé ton planning… »
Se détendre: Apaiser, faire cesser la tension nerveuse. Oui, c'était ça, me détendre! Il fallait que je me détende, et que je fasse disparaître cette tension, ou Yukio finirait par me trouver bizarre et il s'en irait sans même un regard en arrière. Pfiouh...! Respire Sawako, et détends toi.
Ce n'était vraiment pas chose facile, et j'avais beau me dire qu'il me trouverait vraiment étrange si je continuais ainsi avec un tel comportement, je ne trouvais pas le moyen de me calmer. Alors que je venais de détourner les yeux pour éviter d'avoir à croiser son regard, j'aperçus un peu plus loin un couple dont la fille, accroché au bras de son copain ne cessait de dire en riant qu'il avait un petit côté féminin... Mais oui! Bon sang, c'était aussi simple que ça! Comment n'y avais-je pas pensé un peu plus tôt?! C'était tellement évident!
°Yukio est une fille, Yukio est une fille, Yukio est une fille...!°
Je me répétais cette phrase inlassablement dans la tête, quand l'intéressé reprit la parole pour me répondre que non, il n'avait pas d'autres endroit où aller. Une petite mine boudeuse se dessina sur mon visage alors que je réfléchissais à un endroit à un endroit où nous pourrions aller. En fait, nous avions largement le choix, et au final, c'était pour ça que choisir était bien plus compliqué que prévu. Mais alors que mon regard glissait sur les différents magasins aux alentours, la voix de l'étudiant s'éleva à nouveau et je me tournais donc vers lui. Ne pas regarder les gens quand ceux-ci vous parlaient, c'était impoli, irrespectueux.
Alors que j'affichais un sourire, ce dernier disparut peu à peu aux paroles de Yukio. Il s'excusait parce qu'il croyait que j'avais autre chose de prévu, et qu'il m'empêchait actuellement de le faire? Je souriais plus largement cette fois, sans rougir.
°Yukio est une fille.° tentais-je de me convaincre une nouvelle fois.
«Ne t'excuse pas, ce n'est pas le cas!» Je me permettais même un rapide clin d’œil. «Et puis, si cela avait été le cas, Je ne t'aurais pas répondu par l'affirmatif!»
Hum... Cette méthode marchait plutôt bien, mais un changement aussi radical de comportement n'allait-il pas l'effrayer plus encore? Je décidais d'ignorer cette question, et enfonçais la paille de mon soda entre mes lèvres, aspirant quelques gorgées et regardant aux alentours pour savoir où est ce que nous irions plutôt que de rester planté là en plein milieu de l'allée. J’apercevais alors sur l'une des vitrines que le magasin en question faisait actuellement des promotions pour cause de déstockage massif. Mes yeux s'illuminèrent brusquement alors que je me retournais vers Yukio comme une véritable gamine qui viendrait de découvrir un coffre aux trésors.
«Ah! Je voulais acheter un cadeau pour quelqu'un!»
Je me retrouvais avec une mine boudeuse sur le visage pour la deuxième fois déjà. Il était vrai que je désirais tout particulièrement acheté un cadeau pour Kôgami, pour le remercier, mais je ne savais absolument pas quoi. Réfléchissant, je reprenais, tout en regardant Yukio.
«Je ne sais pas quoi lui acheter... Tu n'aurais pas une idée de ce que je pourrais lui prendre, toi qui est également un garçon?»
Même si il était vrai que Yukio et Kôgami étaient loin de se ressembler, ils avaient néanmoins tous les deux un point commun: ils étaient tous les deux des garçons, et par conséquent, l'étudiant était probablement plus apte que moi à deviner ce qui pourrait lui faire plaisir.
«Je crois savoir qu'il aime tout ce qui est sport de combat... Ah, mais pas le kendo, plutôt la boxe. Et, euh...» Je levais les yeux au ciel tout en réfléchissant. «Il porte toujours un costume deux pièces, en dehors de l'école.» Bon, ok, ce détail ne servait probablement à rien. Je regardais de nouveau Yukio. «Il est ressortis de l'hôpital il y a peu, et je voudrais lui offrir un petit quelque chose, pour son retour, tu comprends?»