Sujet: [CLOS] Le premier jour du reste de ta vie étudiante. (FLASHBACK) Ven 27 Juin - 3:10
Le premier jour du reste de ta vie étudiante
Flashback : 31 mars, veille de la rentrée scolaire.
« C’est une blague ? » dit-il la mine déconfite, dévisageant la secrétaire assise devant l’écran de son ordinateur.
Elle pianotait frénétiquement le clavier, le regard passant de la pile de papiers amoncelés côté, au mail en cours qui attendait d’être envoyé. La question d’Itachi ne lui parut pas assez importante pour la relever et y répondre.
« Je veux dire, j’ai parlé de ma situation avec la conseillère d’éducation, l’infirmière, la psy… Même le directeur est au courant, alors je trouve un peu étrange ce qui est marqué sur ce bout de papier. C'est... sûr ? - Écoutez, répondit l’aimable salariée, je sais que les élèves en catégorie A de ton genre apprécient leurs petits privilèges de nantis, notamment celui de pouvoir se plaindre de tout et exiger quoique ce soit de l’administration. Mais aujourd’hui ce n’est vraiment pas le moment, il y a des classes dont l’emploi du temps n’est pas encore finalisé, des salles qui apparaissent en double alors que d’autres ne sont même pas utilisées, et j’ai des parents d’élèves qui appellent pour se plaindre de tout et de rien. Tout doit être prêt pour demain ! Alors les élèves qui se plaignent de l’identité de leurs colocataires, c’est loin d’être ma priorité pour le moment ! Les colocations ne sont pas négociables, si encore nous vous avions mis avec un D j’aurais pu effectuer le changement ; mais que je sache, ce n’est pas le cas ici ! »
Itachi plissa lentement les yeux à l’écoute du discours de la secrétaire. La colère l’emplit peu à peu, ainsi que le désir de faire taire cette incapable.
« Vous avez raison, cette histoire n’est rien à côté du véritable problème me concernant : votre incapacité à gérer, année après année, votre foutu travail administratif et qui pourrit le fonctionnement de cet établissement. »
Et sans plus de cérémonie, il attrapa avec mépris le papier posé sur le bureau et quitta le secrétariat du bâtiment administratif sous le regard médusé de la femme. Sur le coup, il ne comprit pas sa réaction. Il ne prenait jamais plaisir à insulter ou brimer autrui gratuitement, juste sous le coup d’émotions un peu trop fortes. Au moment même où il avait derrière lui claqué la porte de la salle, il s’était senti méprisant, impoli, et avait regretté son geste. Mais il ne pouvait nier que l’histoire de sa nouvelle colocation avec son frère Sasuke l’avait un peu trop secoué.
En cette veille de rentrée, Konoha était en effervescence. Le hall principal était bondé, entre les élèves pénétrant pour la première fois au sein de l’établissement et les parents soucieux du bien-être de leurs enfants. Itachi se fraya un chemin entre les petits groupes monopolisant l’espace, soucieux de rentrer au plus vite au dortoir ; son esprit resté bloqué sur la nouvelle concernant Sasuke le fit pourtant s’arrêter au beau milieu de la salle pour à nouveau relire qui indiquait en toute lettre qu’en cette nouvelle année 2014-2015, « Uchiha Itachi et Uchiha Sasuke partageront la chambre 102 du Pavillon A ». Ils avaient attendu la veille de la rentrée pour lui apprendre la chose… alors que le jeune homme connaissait depuis au moins une semaine le numéro de sa chambre, une semaine qu’il attendait l’identité de son colocataire.
L’ainé Uchiha eut un fou rire nerveux. Malgré le subtil mélange d’incompréhension, d’appréhension et de nervosité qu’il ressentait à l’idée de vivre sous le même toit que son jeune frère, il trouva la situation si comique et ridicule qu’il se laissa aller à un pur moment d’hilarité au mépris de la population environnante. « Bonjour Itachi-senpai » s’entendit-il dire par une voix féminine quelque peu hésitante. Il tourna la tête vers la jeune fille, qui se trouvait être une de ses anciennes élèves du club de Kendo du temps où il en était le président. Il la salua d’un rapide geste de la main avant de s’en aller d’un pas pressé vers le bâtiment du pensionnat, un large sourire toujours aux lèvres.
Plus ses pas le rapprochaient de sa chambre et plus il semblait soucieux. Reprenant doucement le contrôle de ses émotions, ses neurones se remirent à cogiter et il sut alors qu’il lui fallait se dépêcher. La présence de Sasuke dans cette même chambre supposait de prendre des précautions car la cohabitation s’annonçait difficile… très difficile. Et Itachi n’avait pas pris soin de ranger ses affaires avant de quitter la chambre pour régler ses soucis administratifs. Il n'était pas prêt. Il ne tenait pas à ce que Sasuke débarque dans la chambre sans qu’il n’ait auparavant totalement maîtrisé la situation.
Itachi pressa le pas. Tout en traversant le couloir le menant à sa chambre, il fouilla la poche droite de son jean à la recherche de ses clés. Une fois devant la porte, il enfonça la clé dans la serrure mais au moment de la tourner pour déclencher le processus de déverrouillage, il comprit que la porte était déjà ouverte. Respirant un bon coup, il tourna délicatement la poignée et entra, l’air sûr de lui.
Sujet: Re: [CLOS] Le premier jour du reste de ta vie étudiante. (FLASHBACK) Dim 29 Juin - 18:31
Le premier jour du reste de ta vie étudiante # survie avec 'Tachi !
Flashback.
Certes, il avait pris son temps, sans grand intérêt de savoir qui serait le prochain colocataire qui polluerait son espace vital qui lui était requis. Le hall était bondé de gens, surtout de nouveaux élèves accompagnés de leurs parents qui ne les quittaient pas d'une semelle. Jouant du coude pour se frayer un chemin, à travers cette masse de gens qui s'était assemblée, dans ce même endroit qui pourtant grand semblait si oppressant, désormais.
Quelques personnes dont ils connaissaient, suite à l'année précédente, semblaient à peine apprécier de connaître avec qui ils passeraient le reste de l'année. De plus, qui serait enjoué à l'idée d'avoir un ou plusieurs colocataires? Un soupire passa la cloison de ses lèvres, pourquoi n'avait-il pas eu la chance d'avoir une chambre simple? D'un pas sans entrain, il rejoignit l'amas de personnes où il était affiché les numéros de chambre ainsi que ceux qui y résideraient. Il n'avait pas eu long à chercher mais, il avait eu besoin de temps pour se remettre du choc. Sasuke ne pouvait y croire, ce devait être arrangé... une mauvaise farce, pour simplement enrager la victime. Ce fut presque un arrêt cardiaque, à simplement relire l'identité de l'inconnu qui vraisemblablement lui était si... familier. Quelqu'un qui n'aurait pas eu ces problèmes importuns aurait appréciée cette nouvelle, pour celui-ci c'était tout le contraire de ce cas. Ses jointures serrées blanchissaient à vue d’œil, son cœur manqua un battement et il revit le noir, ce noir qu'il broyait, depuis tant d'années. Avec cette présence, tout empirerait et rien ne calmerait cette rage qu'il gardait pour lui, pour le moment.
« Ce doit être un malentendu... » avait-il voulu croire, tout en se l'affirmant d'une voix enroué par un étrange sentiment déprécié.
D'un pas précipité, il voulu rejoindre la salle de l'administration, pour tout mettre au clair. Ils ne pouvaient pas lui faire vivre ce calvaire, ils avaient peut-être osés... seulement, Sasuke ne serait jamais d'humeur de laisser passé cela, sans rien ajouté... sans rien dire. Jamais, jamais ils l'obligeraient à laisser cet individu de son passé ressurgir dans la même pièce que lui, jamais. La colère grouillait et ne cessait de vouloir ressurgir, hors de lui. Au seuil de la porte, il entendit le début du débat problématique entre son " colocataire " ainsi que la secrétaire. Celui-ci fit mine de partir, pour se précipité à se rendre au pensionnat, pour rejoindre sa chambre et être ainsi maître de la situation présente.
La chambre 102, une porte qui regorgeait une pièce digne d'être maudite. Il ressentait ce dégoût, étrangement présent à l'intérieur de lui. Sa main s'enfouit dans sa poche, à la recherche de la clé, se précipitant pour la retrouver. Murmurant un juron, lorsqu'il prit conscience qu'elle se trouvait dans la seconde poche de son jean. Précipité, cela lui pris quelques secondes de plus nécessaire pour réussir à l'insérer calmement dans la serrure et ainsi déverrouiller la porte pour accéder à la pièce qui lui servirait de chambre. La porte s'ouvrit en trombe, personne. Aucun être, aucune vie, excepté la sienne. Il était seul, au centre de cette pièce... avec les bras légèrement engourdis, à force de supporter la lourdeur des bagages qu'il avait dû traîner seul. La pièce composait deux lits, une télévision ainsi que quelques meubles. Il jeta ses bagages contre l'un des deux lits de la pièce. S’assoyant sur le lit, Sasuke y surprit de voir que certaines affaires ne lui étaient pas sa propriété et jonchaient contre le plancher de la chambre. Un frisson d'insécurité se produisit le long de son échine, malgré sa curiosité il évita de s'amener des ennuis en fouillant ce qui n'était pas à lui.
D'une vitesse presque calculée, celui-ci dissimula ses souvenirs, ses romans ainsi que ses effets personnels au fond d'un tiroir qu'il referma, aussitôt fait. Ses sacs vides disparus, sous son lit. Un soupire d’écœurement, Sasuke découvrit qu'il lui restait pourtant un dernier sac... qu'il avait dû oublier, tout en le laissant là. Le jeune homme se redressa, dès qu'il entendit le bruit froid de la porte parvenir à ses oreilles attentives. Il était là, juste derrière la porte, sans retenue Sasuke échappa un " bordel ", agacé par la situation et de cette présence qu'il n'avait que très rarement côtoyé d'aussi près, depuis les temps passés. Il fit semblant de ne pas l'avoir entendu, tout en amenant son dernier sac, près de la commode... pour y ôter le contenu du sac de bagages. La porte produisit ce son déplaisant, de sorte à dire qu'elle était ouverte. Son corps se contracte, ses pensées se mélangeant constamment et quelque chose l'empêche de parler, comme une boule dans l'estomac. Au moins, il finirait par partir, s'éclipser de cet endroit, après tout la discussion dont il avait entendue le début avait dû suffire pour arranger cette erreur, non?
« Maintenant que la secrétaire à dû corriger cette erreur, tu ramasses tes affaires et tu sors d'ici. » avait-il annoncer d'une voix froide, tout en le regardant du coin de l’œil d'un air sans aucune trace de joie de le voir présent, dans cette même pièce.
Sujet: Re: [CLOS] Le premier jour du reste de ta vie étudiante. (FLASHBACK) Sam 12 Juil - 6:08
Itachi sentit son cœur battre à tout rompre lorsque, la main appuyée sur la poignée, il poussa la porte pour pénétrer dans la chambre. Au son de son anxiété tambourinante, il couvrit du regard la chambre à la recherche de la présence nouvelle. Il vit d’abord son propre lit et le vêtements qui attendaient encore ça et là d’être rangés, puis jeta un coup d’œil au lit d’en face qui ne semblait plus aussi impeccable que lorsqu'il avait quitté la chambre plus tôt. A ce moment-là, une voix froide et sans vie s’éleva à sa droite, derrière la porte qu’il s’empressa de fermer. Sasuke était là, près de la commode. Le temps de quelques secondes, le temps sembla dériver dans la chambre 102. Pour la première fois depuis des années, Itachi et Sasuke s’étaient retrouvés. Le grand frère regarda son cadet et détailla rapidement cette apparence physique qui dans son souvenir le plus clair s’apparentait encore à une apparence frêle et enfantine. Aujourd’hui, Sasuke était devenu un beau jeune homme. Il semblait en bonne santé… Il faisait honneur aux Uchiha. Itachi se souvenait d’avoir déjà approché Sasuke l’année précédente ; mais ils s’étaient tout deux royalement snobés et n’avaient même pas daignés s’échanger un mot. Il avait donc, aujourd’hui, cette drôle d’impression de revoir son frère pour la première fois depuis son départ de la maison. L’anxiété laissa place à la chaleur d’un être aimé retrouvé après des années d’errance. Cette chaleur sembla prendre possession de son corps et le faire flotter sur un nuage d’amour fraternel. Mais cette voix, froide et sans vie, cassa cette légèreté éphémère. Ces mots, cette impassibilité, firent rire Itachi qui comprit aussitôt qu’il avait été bien trop naïf pour croire que cet instant de paix soit réciproque.
Petit morveux.
C’est tout ce que t’as à dire à ton frère, putain ? se dit-il avec la méchante envie de le baffer. Quel ingrat. Mais il ne pouvait lui en vouloir. Sasuke était à cette période trouble et insupportable qu’on appelait adolescence et avec ses antécédents, Itachi comprenait parfaitement qu’il se montre désagréable. Il ne fallait juste pas qu’il le soit pour le restant de l’année scolaire…
« Je regrette Sasuke… Mais il n’y a aucune erreur et je ne vais nulle part, fit-il avec ce faux sourire désolé en haussant les épaules. Si on avait été de catégories différentes l’administration aurait pu faire quelque chose. Cela dit je ne peux que t’encourager à demander des renseignements toi-même auprès de la secrétaire. Tu pourras dès demain, je pense. Ou peut-être ce soir, avec un peu de chance. »
Rester stoïque. Ne pas s’offusquer des ronces qui le séparent de Sasuke. L’avait-il suivi jusqu’au secrétariat ? Il ne l’y avait absolument pas vu.
Et sans plus tarder, il lui tourna le dos pour aller ranger ses vêtements. Comme il l’avait craint, Sasuke avait eut le temps de ranger ses affaires et de laisser celles d’Itachi traîner à terre tel un dépotoir. Lui qui d’ordinaire était si méticuleux dans son organisation du quotidien... Prenant soigneusement le tas de polo et les deux gilets en cashmere déposés aux pieds du lit, il s’empressa de les ranger et de vider les quelques vêtements trainant dans la valise ; jeans, vestes en cuir, chemises à carreaux de hipster, ceintures… Ne resta plus que les livres. Il prit Guerre et Paix et la première intégrale du Trône de Fer en VO qu’il déposa sur sa table de chevet à côté de ses étuis à lunettes et lentilles. Au fond du sac attendait un tome du vieux manga de shinobis que tous deux adoraient lire ensemble lorsqu’ils étaient petits ; mais au vu de la situation actuelle, il jugea préférable de ne pas le sortir et rangea les sacs et la valise dans la penderie de l’armoire.
Il ne savait absolument pas quoi dire pour détendre l’atmosphère aussi tendue qu’une arbalète, si tant est qu’il était possible de la détendre. Bordel. Comment allait-il faire pour survivre comme ça pendant un an, alors que ses études prenaient enfin un tour véritablement sérieux ? Lui qui nécessitait plus que quiconque de s’enfermer dans sa forteresse de solitude aujourd’hui monopolisée par son frère. Oui, il était heureux de le retrouver. Mais les retrouvailles étaient déjà désagréables. Il ne pouvait réinventer si rapidement une relation familiale détruite. Cela lui était impossible.
Tentant vainement de se raisonner, il sortit d’un ton neutre la première chose qui lui passa par la tête : « En quelle année tu entres ? »
Itachi avait souvent eu ces pensées ridicules dans lesquelles il s'imaginait des retrouvailles chaleureuses faites de câlins imprévus et de rires légers. Mais cela n'existait que dans les films.
Sujet: Re: [CLOS] Le premier jour du reste de ta vie étudiante. (FLASHBACK) Mer 23 Juil - 9:44
Le premier jour du reste de ta vie étudiante # survie avec 'Tachi !
Flashback.
Il prit l'initiative de se relever, toujours près de la commode, d'une démarche légèrement perdue. Tout en se retournant vers son aîné, il se surprit de voir un être qu'il avait cru ne plus revoir d'aussi près, jusqu'à maintenant. Itachi n'avait pas tant changé, les traits de son visage avaient certainement vieillis, avec le temps et il était notamment beaucoup plus grand qu'il y a quelques années. Ses yeux observaient avec tant d'attention la longue chevelure brune de son frère aîné, il pouvait y revoir le temps où il y avait passé de longues minutes à tresser et entremêler chaque mèche de sa chevelure, lorsqu'il était enfant et ça lui rappelait tant cette interminable et belle chevelure qu'ornait la tête de leur mère, lors de son vivant. Un pincement au niveau du cœur se fit ressentir, immédiatement, à cette pensée envers son passé. Cette retrouvaille aurait été certes beaucoup plus fraternelle, si les soucis et cette situation complexe auraient été épargnés de leurs vies, à eux deux. Sasuke ne pouvait accepter la situation présente qui s'offrait à lui, il n'avait rien pardonné et refusait de croire en quelque chose d'autre, tel un dilemme. Ce devait être une route sans fin où il n'y aurait ni pause et ni arrêt, peu importe.
« Je regrette Sasuke… Mais il n’y a aucune erreur et je ne vais nulle part, il eut ce sourire faussement désolé, cela lui rappela quelque chose, étrangement, Itachi n'épargna pas son haussement d'épaules. Si on avait été de catégories différentes l’administration aurait pu faire quelque chose. Cela dit je ne peux que t’encourager à demander des renseignements toi-même auprès de la secrétaire. Tu pourras dès demain, je pense. Ou peut-être ce soir, avec un peu de chance. »
« Hn, quelles ordures. » murmura-t-il contre l'administration.
L'administration devait se charger de tout et pourtant, ce devait être les premiers au courant de ce problème relié aux deux frères Uchiha. Ils devaient royalement se moquer d'eux et de la situation présente, l'administration était une ordure de première classe, au yeux du plus jeune, désormais. Ils n'avaient pas fini d'en entendre parlé, cette situation serait réglée d'ici quelques jours, enfin... Sasuke l'espérait. Pour se calmer, il entreprit d'ouvrir la télévision avec la télécommande et commença à zapper les postes.
Un soupire passa, une nouvelle fois, la cloison de ses lèvres tirées en un trait qui désignaient son incompréhension, face à la situation qui s'annonçait. Était-ce le choix de l'administration qu'ils soient tout deux dans la même chambre ? Croyaient-ils, sérieusement, qu'il ne fallait que cela pour rebâtir quelque chose de détruit ? Ils devaient croire en une certaine coopération de leurs parts, ce que refusait le cadet.
Tout était trop compliqué, s'en en devenait fâcheux.
Itachi semblait s'empresser à ranger le désordre qu'il avait laissé derrière lui, lors de son premier passage dans cette pièce qu'ils partageraient, pour le reste de l'année. Aussitôt, le plus jeune reporta son attention vers la télévision qui diffusait encore des publicités.
« En quelle année tu entres ? »
Il eut un sursaut, le temps passait définitivement très vite. Sasuke ne s'était pas aperçu que celui-ci avait déjà terminé de ranger tout ce qui traînait, trop préoccupé par la télévision ou plutôt parce qu'elle diffusait. Il se retourna vivement vers l'arrière où se trouvait présentement son frère aîné.
« J’entame ma seconde année... » avait-il prononcé avec franchise, d'une voix plutôt ennuyé et déserté d'émotion concrète.
Le volume fort de la télévision, derrière lui et la lumière de celle-ci qu'elle propageait semblaient être les seules choses qui animaient présentement la chambre qui semblait vide, lorsque le silence revenait entre les frères. Il y avait toujours ce mur entre eux qui regorgeait en principe la mémoire, la haine, l'errance, cette fraternité complexe, la tristesse ainsi que le vouloir de recommencer le tout à zéro. Hélas oui, ce grand zéro... lorsque l'on commet une erreur, soit elle s'estompe... soit elle reste.
Il lui en voulait, pour la perte de leurs parents, pour l'avoir laissé, pour l'avoir abandonné... laissé là, comme si son sort lui était destiné... à lui seul. Toutes ces choses le préoccupait, chaque jour, chaque nuit. L'accident persistait sur son état mental et le brisait, peu à peu. Il ne pouvait oublier, ça pouvait sembler si facile pour quelqu'un... mais, ça ne l'était pas. Oh ça non, s'il l'aurait pu... tout cela serait derrière lui. Un simple moment pouvait-il donc détruire une vie? Ce devait être une illusion, pouvait-il surmonter cela, seul? Sasuke avait pourtant cru avoir fait ses deuils, deuil, un si grand mot, il s'était mentit à lui-même... s'était fait croire qu'il avait réussi à oublier... cette douleur.
Pourquoi tant de questionnements... qui font si mal... comme toujours.
« Tu sais... Itachi, ça fait étrange de te revoir... et que tu me poses ces questions, comme pour me faire croire que tu te préoccupes un peu de ce qui se passe, dans ma vie. » Avait-il annoncé amèrement ne comprenant aucunement le principe de sa question précédente, il devait le savoir non?
« Enfin, je croyais que tu le savais déjà que j'étais en deuxième année de lycée et toi ? Je te retourne la question, par simple politesse je précise. » dit-il en appuyant surtout sur le mot '' politesse ''.
Évidemment, sa curiosité le piquait mais, ça ne voulait pas dire qu'il se préoccupait de ce qui se passait dans la vie de son frère aîné. Enfin... c'est ce qu'il voulait se faire croire, telle est l'excuse pour questionner quelqu'un.
Sujet: Re: [CLOS] Le premier jour du reste de ta vie étudiante. (FLASHBACK) Lun 4 Aoû - 9:11
Dans la chambre 102, régnait la télévision. Elle était l’unique actrice d’un silence oppressant et gêné, qu’elle s’amusait à perturber avec le son des publicités qu’elle diffusait. La télécommande, son éternelle camarade, zappait les différentes chaines télévisées dans un défilement sans cesse interrompu d’histoires inintéressantes et de sons désagréables. De temps à autre, l’un des frères Uchiha lançait une tentative d’approche sociale et l’autre y répondait avec tout le désintérêt dont il était capable. En quelques maigres secondes, le silence retombait et le jeu des images et des sons reprenait.
Sasuke avait donc prit la peine de lui indiquer qu’il était en seconde année. Au ton utilisé, Itachi comprit qu’il avait mal choisi sa question. Bien sûr qu’il savait déjà en quelle année son cadet allait entrer. Il ne doutait pas de ses qualités intellectuelles et de ses résultats scolaires ; il s’était renseigné toutes ces années pour suivre le parcours de Sasuke et savait donc que jusqu’alors, c’était un sans faute, à l’instar de son propre parcours. Sa question était relativement inutile, connaissant déjà la réponse. Son unique but était de capter l’attention de son petit frère et de ne plus la perdre. Objectif à moitié rempli au vu du je-m’en-foutisme apparent dont faisait preuve son interlocuteur. Il avait ensuite reporté son attention vers la télévision.
Sasuke relança la conversation, à l’étonnement d’Itachi. Ses paroles furent blessantes.
Voir une personne à ce point dans le faux était véritablement blessant. C’était comme voir les efforts de toute une vie s’effondrer en un instant. C’était comme voir que son petit frère le prenait toujours pour l’enflure qu’il n’était pas, alors qu’il avait agit en l’exact contraire depuis toujours. Itachi ne montra rien ; son visage resta impassible malgré toutes les réponses qui se pressaient dans sa bouche et qu'il avait imaginé toutes ces années. Il comprit qu'en ayant relancé la conversation, Sasuke avait prouvé qu'il ressentait quelque part le besoin de s'exprimer. Consciemment ou inconsciemment ? Itachi resta calme et s’enfonça dans la brèche qu’il avait crée au sein du mur de glace qu’était Sasuke.
Il s'assit sur le rebord de la fenêtre située à côté de la télévision ; faisant face au petit frère, il n'hésita pas à le regarder pour mieux assurer sa prise. En quelques secondes, il avait retrouvé une totale confiance en la façon d'agir.
« Bien sûr que je sais déjà en quelle classe tu es, répondit-il calmement. Comme tu l’as dit, il s’agissait de politesse. Malgré tout ce que tu peux penser de moi, je reste ton grand frère et toutes ces années, j’ai fait au mieux mon rôle de grand frère dans les limites que tu m’as imposé : j’ai suivi ton évolution du mieux que j’ai pu et j’ai gardé mes distances comme tu l’as toujours demandé. Tu peux penser ce que tu veux, j’ai toujours fait ce que tu as voulu. Je ne fais pas semblant de m’intéresser à toi… sinon je serai déjà parti à l’heure qu’il est. Mais je suis là, alors profitons-en pour faire ce que nous n’avons pas pu faire en huit ans. »
Mais Itachi ne laissa pas à son frère le temps de répondre et d’éventuellement objecter à ce programme. Il lui avait ouvert une voie et Itachi ne comptait pas la perdre. Il savait que le contact ne serait pas noué aussi facilement - il se doutait des réactions de son frère, il lui faudrait faire preuve de patience, comme toujours - mais il lui fallait atténuer l’oppression qui étouffait leur cœur. Le temps ferait le reste, assurément.
« Je vais entrer en master de droit. C’est le master sciences politiques, il est plutôt côté et très demandé, même si je ne suis pas très sûr de sa réputation à l’international. J’espère compenser avec de bons stages à l’étranger… »
Cela pouvait l’intéresser ou non. Dans tous les cas, Itachi lui en avait offert la possibilité.
« J'ai appris que tu es devenu le président du club de Kendo. J'espère que tout se passera bien avec Temari ; c'est une bonne amie à moi, on a passé de bons moments dans ce club. »