Je ne sais pas vraiment comment m'occuper, donc je me suis décidée à fouiller sur internet les derniers livres à la mode. Pour être toujours au courant des dernières nouvelles modes littéraires, je suis un blog d'une critique littéraire pour jeunes adultes très populaire sur le net et surtout chez les jeunes filles. Son coup de cœur du moment ? Un livre un peu obscur nommé "I'm in love with vampire" qui fait délirer des stupides fanatiques de suceur de sang sur internet est son coup de cœur du jour. J'espère que ce n'est pas une stupide copie de cet horrible roman à l'eau de rose avec des vampires végétariens. Je veux du sang et des boyaux dans ce livre, mais je vais l'acheter dans tous les cas. Je refuse de ne pas avoir lu un livre qui est populaire. Il est temps de me lever et de me préparer pour ma sortie du jour. Nous sommes seulement à quelques jours avant la célèbre fête américaine d'halloween, mais la ville est déjà dans le thème du fantastique. C'est assez ennuyant de voir la ville décorée avec de stupides masques et avoir une ambiance aussi festive. J'aime le calme et cette semaine est trop bruyante pour que je puisse l'apprécier ne serait-ce qu'un peu. Je maudis même la personne qui a eu la stupide idée d'importer cette fête commerciale au Japon. Franchement, c'est complètement stupide de devoir se déguiser et partir chercher des friandises et c'est encore plus stupide de faire des fêtes costumées. Je déteste les costumes et c'est normal de les détester dans mon cas. Je porte un masque en permanence et je n'ai pas vraiment l'habitude de le laisser de côté pour en porter un autre qui me donne des airs stupides. En quoi s'est amusant de se déguiser en créatures fantastiques ? C'est une façon d'oublier le quotidien et de croire en la magie ? Et bien désolée, mais ça ne marche pas avec moi ! Une fois vêtue d'une jolie robe rouge avec une veste noire et des bottes chaudes, je sors dehors avec précaution. J'aime beaucoup le d'automne qui est très nuageux. Les rayons du soleil sont moins présents et mon besoin d'ombrelle n'est pas aussi nécessaire que pendant les saisons chaudes. Bien entendu, je suis toujours obligé de m'appliquer de la crème à cause de ma maladie, mais je peux me permettre certaines petites choses comme ne pas prendre mon ombrelle. Je descends jusqu'à la sortie de la pension pour tomber nez à nez avec de la pluie. Je grimace, je vais devoir prendre un parapluie finalement. La chose pratique est que le parapluie est au moins dans mon sac ce qui ne m'oblige pas à refaire le chemin inverse. Une fois dehors, je commence à marcher sous la pluie dont j'étais protégé grâce à mon parapluie noir. Je dois paraître assez morbide vu de loin avec cette tenue en y réfléchissant, mais je peux au moins me dire que je colle avec halloween et aussi avec ma stupide idée d'aller acheter ce stupide bouquin vampirique. Avec mes yeux rouges et ma peau blanchâtre, je pourrais sans doute passer pour une stupide créature suceuse de sang aux yeux des enfants et certains idiots plus âgés pensent que mon apparence est en fait un cosplay... De nos jours, c'est rare les gens qui se devinent immédiatement ma maladie.

Pendant ma marche, je remarque que j'ai oublié de prendre mon shinai avec moi. C'est ennuyeux, j'adore avoir mon shinai à porter au cas où j'aurais des ennuis. Je suis une kendoka de talent après tout, c'est sans aucun doute normal que je déteste sortir sans mon arme. J'arrive au centre commercial, il y a l'air d'avoir une certaine foule pour mon plus grand malheur. Je soupire et entre avec prudence dans ce lieu bondé. Je ne sais même pas où se trouve la librairie dans ce grand bordel, mais je vois des bouquins dans une devanture, donc je suppose que ce doit être ce magasin. C'est un magasin qui comporte bien une partie littéraire, mais c'est plus un grand bazar où on trouve de tout. Je déambule un peu à la recherche du livre recherché sans vraiment faire attention à ce qui m'entoure. Mon regard s'arrête finalement sur mon objectif, je vois le dos du livre où le stupide nom du bouquin est noté d'une écriture stupide. Je tends ma main pour l'attraper et c'est à ce moment que je remarque une main à quelques centimètres de mon futur livre de chevet. Je ne sais qui est cette fille, mais je suis sûre de l'avoir déjà vu plus d'une fois dans l'école. Son nom n'est simplement plus en mémoire dans ma pauvre cervelle. Moi qui pensais ne pas devoir utiliser mon sourire angélique aujourd'hui, je pense que c'est totalement rater. Je l'observe quelques secondes toujours la main prête à saisir le livre, elle a une dégaine étrange... une punk vu ses collants, je suppose, une punk soft. Le sourire qui se dessine de mes lèvres s'efface dès le moment où elle me demande de lui laisser se livre. Ni une, ni deux, j'agrippe le livre et le ramène vers moi sur la défensive. Œil pour œil et dent pour dent, je ne vais pas laisser tomber ce livre que je m'embête à venir acheter sous ce mauvais temps pour une fille aux cheveux de panda roux ! Pour qui me prend-elle ? Enfin... Ce n'est pas pour autant que je vais me montrer plus impolie que je ne le suis déjà en agrippant ce livre convoité contre moi. « Sans paraître grossière, c'est la première personne qui l'a en main qui en devient la nouvelle propriétaire et je n'ai aucune preuve que vous soyez celle qui l'ayez vu en première. Je suis vraiment navrée, mais je ne peux pas vous le laisser. » Je laisse se dessiner sur mes lèvres un sourire désolé avant de continuer sur ma lancée. « Je suis spécialement venue acheter ce livre, malgré cette pluie, et je ne peux pas le laisser à une inconnue sans une raison valable. Je suis sincèrement navré. » Je refuse totalement de donner ce bouquin à cette fille. D'ailleurs, j'imagine maintenant que ce bouquin doit vraiment avoir une histoire ennuyante vue qu'une D souhaite l'avoir. Je ne suis pas sûre de sa catégorie, c'est simplement une déduction de ma part. Dans tous les cas, je regrette définitivement de ne pas avoir mon shinai à disposition : j'aurais eu une arme décisive en ma faveur.

Mon regard devient naturellement plus sombre quand celle-ci me menace en me proposant un bras de fer. En plus d'être une loser, elle pense pouvoir m'affronter. Ce genre de concours n'est pas réellement quelque chose qui m'effraie étant donné que la force de mes bras a été nettement travaillée grâce à mes séances continuelles de kendo, je n'ai simplement pas envie de perdre mon temps à me battre avec cette idiote surtout dans un magasin remplit de monde. Elle n'a aucune conscience des conventions sociales ? C'est peut-être une de ses enfants sauvages qui n'a jamais appris à se comporter d'une bonne manière durant son séjour dans la forêt. Je soupire déjà lassée par la discussion qui je pense risque de prendre une tournure assez ennuyante. Dans tous les cas, je ne suis vraiment pas d'humeur à supporter cette gourde très longtemps. « Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais ce n'est pas en usant de la force que l'on obtient ce que l'on veut dans la vie. » C'est un regard glacé qui se pose sur cette fille dont j'ignore complètement l'identité, excepté que c'est sans doute une greluche qui a vécu dans de mauvais quartiers au vu de sa façon de parler. « En plus, je ne suis pas aussi faible que mon physique ne le laisse paraître, donc je vous assure que c'est une mauvaise idée pour vous de m'affronter même dans une chose aussi stupide qu'un bras de fer. » Je suis capable de mettre à terre des hommes dix fois plus forts qu'elle sans aucune difficulté, donc ce n'est pas cette pimbêche qui me fait peur. « De plus, faire un bras de fer dans un magasin n'est pas réellement recommander quand on ne veut pas se faire virer de l'établissement. » Je soupire légèrement avant de continuer sur un ton plus conciliant, je ne dois pas me montrer comme je le suis réellement et je me laisse pourtant emporter aujourd'hui face à cette fille. C'est en aucun doute à cause du mauvais temps. « Je pourrais vous le donner une fois que je l'aurais lu, si vous me laissez l'acheter aujourd'hui. Par contre, si vous tenez réellement à régler ce problème par la force, je vous propose un véritable combat dans les règles de l'art. Reste-t-il qu'on ne peut pas s'amuser à faire un bras de fer en plein magasin. » Je suis plutôt sympathique de lui laisser le choix final sur la manière dont elle préfère régler ce problème. Je ne compte lire ce livre qu'une fois pendant la nuit qui arrive, devoir le donner ensuite ne me gêne pas vraiment du moment que j'ai une soirée pour lire son contenu. « Je vous laisse le choix entre le pacifisme et la violence que vous avez l'air d'aimer, mais sachez que je suis la personne qui achète ce livre ! » Je serre le livre entre mes bras avec un regard de défi : si cette fille essaie de me le piquer, je jure devant ma grand-mère que l'on retrouvera son corps transpercer par un katana demain matin devant ce magasin.

Tiens, elle abandonne l’idée du bras de fer et trouve en plus une proposition qui m’arrange. Je dois avouer que ne pas payer entièrement ce stupide bouquin rendrait cette journée plus supportable et qui suis-je pour la blâmer de vouloir payer la moitié de ce truc de vampires ? L’enfant sauvage semble plus civilisé que je ne le pensais. Je ne pense pas qu’elle sache que je suis une kendoka brillante pour mon âge, elle a simplement réagi d’une manière plus conciliante. Il y a des gens de notre âge qui ne font pas tant d’effort, donc je suppose que cette fille n’est peut-être pas une peine perdue comme je le pensais. Après tout, je lui ressemblerais peut-être si je n’avais pas réalisé l’horreur d’être un moins-que-rien. Enfin… L’important est que l’on soit en train de tomber sur un bon accord qui va nous arranger toutes les deux. Je suppose que c’est donc bien moi qui vais pouvoir l’avoir pour ce soir dans tous les cas. Par contre, c’est moi où elle change également de ton en s’adressant à moi ? Elle a aussi repris le vouvoiement ce qui n’est pas plus mal vu que nous n’avons absolument pas gardé les vaches ensembles. Je suppose donc que c’est tout à fait normal qu’elle reprenne cette façon de s’adresser à une inconnue quand il n’y a plus de raisons de conflits. Si nous allons donc procéder comme ça, je vais devoir me présenter pour qu’elle puisse me retrouver pour récupérer le livre. J’affiche un sourire amical à présent et lui tends une main tout en gardant le livre de l’autre. « Ce marché me semble respectable, donc je suis d’accord ». Je n’ai après tout aucune raison de le refuser à présent. Je me demande comment elle s’appelle, c’est toujours utile de connaître les potentiels ennemis ou alliés à manipuler. Je ne pense pas qu’elle ait une réelle influence dans l’école vu que je n’ai pas vraiment de souvenir à son propos et je suis certaine que personne ne m’en a parlé au complexe scolaire. Au moins, je suis certaine de l’avoir déjà vu là-bas, ce n’est pas une délinquante qui sèche les cours et ça peut donc toujours être utile de l’avoir dans mes petits papiers. Avoir quelqu’un qui n’utilise que la force brute peut-être utile au besoin. Bref, il est temps de faire les présentations correctement vu que nous allons êtres toutes les deux propriétaires du même livre. « D’ailleurs, je me nomme Komaeda Nanami, ravi de faire ta connaissance. » Je laisse un sourire chaleureux se dessiner sur mes lèvres, je suis tellement douée pour simuler mes expressions du visage que je devrais recevoir un prix pour ça. Enfin, ce n’est pas l’important pour le moment, je n’ai pas envie de rester ici pendant des heures. « Je propose d’aller donc acheter ce livre ensemble pour le moment. Ensuite, nous pourrons aussi rentrer au pensionnat ensemble vu que tu es aussi étudiante là-bas. Je me rappelle t’avoir croisée plusieurs fois. » Remarque… J’ai faim. « Cependant, je suis tentée par aller boire un thé avec un gâteau, si tu as envie de m’accompagner… » C’est une invitation par politesse, je vois mal cette fille l’accepter de toute façon. On va sans doute se séparer à la sortie de la boutique et je n’aurais qu’à déposer le livre dans son casier une fois lu. En même temps, ça me permet de pouvoir de pouvoir revenir lui parler au besoin.

Shinobu Amikishi... Je suis sûre de n'avoir jamais entendu ce nom à l'académie. Je ne trouve pas que c'est un mal cependant, ça va agrandir mon réseau social et me faire donc devenir beaucoup plus influente à l'école. Il ne faut pas négliger les impopulaires quand on veut devenir une étoile, car c'est eux qui vous rendent populaires en vous admirant. Par contre, j'ai réellement l'impression de faire face à une personne un peu trop différente de la petite brute qui souhaitait faire un bras de fer pour départager. Elle est étrange comme fille. Enfin, ce n'est pas très important finalement... Je veux dire que ce n'est pas comme si cette fille m'intéressait vraiment au point de me poser des questions à son propos. Je lui souris gentiment en écoutant le reste de ce qu'elle a à me dire. Hum... Il semble qu'elle soit vraiment intéressée à l'idée de venir m'accompagner. Tant pis, je vais devoir encore supporter sa compagnie pendant une petite heure, mais ce ne sera pas trop un problème : elle me semble supportable. Par contre, je serais sérieusement plus tentée à lui proposer un salon de thé que je connais personnellement. Je ne sais pas où elle souhaite m'emmener et je dois avouer que je ne peux absolument pas me payer un salon de thé de luxe : je n'en ai absolument pas les moyens. Bon... J'exagère légèrement ma situation, mais j'aimerais dépenser le moins possible pour ne pas me retrouver à court d'argent avant la fin d'année. Je ne suis pas une gosse de riche, j'ai un budget à respecter et je refuse d'appeler ma grand-mère pour lui demander de me renvoyer un peu d'argent. Déjà qu'elle doit se sentir seule et qu'elle doit avoir du mal à s'en sortir sans mon aide quotidienne. Voilà... Rien qu'imaginer dépenser son argent pour imiter les sales petits gosses de riche m'agace, surtout quand ça n'a rien avoir avec mon ascension sociale. Vu le genre de filles qu'elle me semble être, je pourrais peut-être lui un petit salon de thé que je connais personnellement et qui a des prix abordables. Le Crazy Diamond devrait lui plaire, non ? C'est un peu quand même le repaire des filles qui possèdent des goûts un peu douteux. C'est un petit café cosplay en ville, mais qui n'est vraiment pas très connu et dont les serveurs sont exclusivement des individus vêtus de costume selon des thèmes comme « semaine halloween » ou encore « semaine sailor moon ». Je trouve cet endroit sympathique et on est toujours tranquille là-bas, je crois n'avoir jamais croisé aucun étudiant de l'école là-bas : pas assez côté pour eux ou peut-être que c'est le côté no life des clients qui les rebutent ? Dans tous les cas, j'adore cet endroit et si je dois passer du temps avec cette fille autant l'emmener là-bas surtout si elle est amatrice de petits fours : ils se débrouillent vraiment pas mal. « Je te proposerais bien un petit café qui ne se trouve pas très loin d'ici, c'est très sympa et les gâteaux sont délicieux là-bas. Ça s'appelle le Crazy Diamond, tu connais ? » Je la regarde avec un air à présent plutôt neutre vu que ma question ne nécessite pas forcément d'avoir un sourire collé sur mes lèvres : je ne veux pas non plus paraître pour une démente à force de sourire, je risquerais de ressembler aux ennemies féminines qu'on voit dans les shonens. « Enfin... Allons d'abord acheter ce petit livre ensemble et on verra après où on ira manger. » Plus j'en parle et plus la faim me gagne : je veux réellement manger un gâteau avec un peu de thé. Je me dirige donc avec le livre en main vers la caisse, mais me tourne rapidement vers ma camarade. « On peut y aller ? »

Je peux respirer sereinement, elle accepte ma proposition du Crazy Diamond. Je suis plutôt satisfaite finalement de pouvoir économiser un peu d'argent. Grand-mère serait fière de voir que je ne fais pas n'importe quoi avec l'argent durement acquis tout le long de sa vie. Je ne peux m'empêcher de laisser un petit sourire satisfait s'afficher sur mon visage. La vie dans cette ville n'est vraiment pas la plus facile, mais je pense finalement m'en sortir pas trop mal en dépensant l'argent seulement pour des choses utiles... Ou presque. Je dois avouer que ce livre n'est pas quelque chose que je qualifierais d'utile, mais plutôt un moyen de rester à la page comme les autres filles. Je ne suis absolument pas amatrice de ce genre de littérature qui n'existe que pour assouvir les fantaisies stupides d'adolescentes qui souhaitent se faire mordre par un vampire pour vivre éternellement à ses côtés. Ce n'est pas en rêvassant à ce genre de choses puériles que l'on devient une gagnante dans la vie. Cependant, ce roman est populaire et je me dois de le lire simplement pour cette raison. Cette fille, contrairement à moi, doit être une grande amatrice de ce genre de lecture. Elle me semble pouvoir être parfaitement ce genre de fille qui aime lire des œuvres à l'esprit gothique, c'est peut-être même un roman dont elle attendait la sortie avec impatience. C'est bien la preuve que cette Shinobu et moi n'avons absolument rien en commun. Avant même d'attendre la caisse du magasin, elle me propose finalement de payer entièrement le bouquin en signe "d'amitié". Je la fixe pendant quelques secondes d'un visage surpris. Ce n'est pas une proposition à laquelle je m'attendais et je ne peux pas m'empêcher de trouver ça bizarre, mais il est possible que ce ne soit que ma tendance naturelle à douter de la bonne fois des autres. Je laisse un sourire amical s'afficher sur mon visage avant de prendre la parole d'un ton tout aussi sympathique que le sien. « C'est gentil de proposer, mais je préfère que l'on s'en tienne au marché de base. Je vais lire ce livre tout autant que toi, donc je trouve normal que j'en paie la moitié. » Même si mon porte-monnaie apprécie cette proposition, ça irait à l'encontre de mes principes de m'endetter auprès de quelqu'un. Il est possible qu'elle considère ça comme un véritable signe d'amitié, mais je ne peux pas me résoudre d'avoir la sensation de dette envers quiconque. De plus, j'avais l'intention de l'acheter dans son prix originel et l'avoir moitié prix est déjà quelque chose d'appréciable, je n'ai pas besoin de l'avoir gratuitement. « Merci quand même de la proposition. Maintenant, il faut absolument qu'on paie ce livre maintenant, si on veut pouvoir sortir avec avant la fermeture du magasin. Enfin... Tu as peut-être autre chose à prendre avant ? » Sait-on jamais si elle a soudainement envie de s'acheter autre chose.

Comme nous avons finalement acheté ce livre, nous pouvons enfin sortir dehors et aller en direction du Crazy Diamond prendre notre thé et surtout nos petits gâteaux. Je me demande ce que je vais choisir, mais je ne vais pas passer le temps de faire le chemin dans mes pensées. Même si manger avec cette fille n'est pas vraiment une chose que j'avais prévue de faire en allant acheter ce satané bouquin, il faut que je m'occupe de faire la conversation pour ne passer pour une fille froide et hautaine. Bon... Je le suis personnellement, mais mon image publique est celle d'une fille sociale et avenante. « Tu attendais la sortie de ce livre depuis longtemps ? » C'est presque évident que c'est une grande fan de ce genre d'histoire ennuyante où les vampires sont idéalisés et romantiques. Tout le monde sait pertinemment que les vampires sont des créatures plutôt laides qui ont simplement un taux de phéromones élevé qui permet d'attirer leurs victimes. Dans mon souvenir, je crois que Dracula est décrit d'une manière pas vraiment flatteuse dans le roman... Même si je ne me souviens pas que l'auteur ait dit que c'est un homme repoussant non plus. Je préfère d'ailleurs dire dès maintenant la raison de mon achat, avant qu'elle songe à me retourner la question. « De mon côté, j'ai lu une très bonne critique de ce livre sur internet et je suis plutôt curieuse de savoir si c'est mérité ou pas. » Il y a de fortes chances que je déteste cet ouvrage, mais je dois toujours être à la page sur ce qui est populaire pour le bien de mon statut de jeune fille populaire. On ne peut pas espérer rester dans les mémoires d'une manière forte, si on ne laisse pas l'image d'une femme cultivée et intéressée par l'avis des autres. Bref. Ce n'est pas important pour le moment parce que nous nous approchons du petit café cosplay pour le plus grand plaisir de mon estomac et surtout de ma gourmandise. C'est en silence qu'on entre dans le petit café et qu'on s'installe près de la fenêtre à l'entrée. Tiens, c'est une semaine spéciale Yakuza, ils sont plutôt mignon habillés en costard avec des fausses cicatrices dessiné sur le visage. Bref, un serveur nous passe rapidement le menu et je me jette directement dans le menu et mon regard s'arrête après seulement quelques secondes sur un cheesecake recouvert de gêlée de fraise : miam, ça va parfaitement aller avec mon thé aux fruits rouges. Je laisse ma tête vers ma camarade pour voir si elle a fait son choix. « Tu as choisi ? »

J'attends avec impatience mon petit cheesecake et je suis même prête à extérioriser mon ravissement à l'idée de pouvoir déguster ce gâteau. Enfin, ce n'est qu'une façon de parler bien entendu. Il est hors de question qu'une jeune femme comme moi se permet d'avoir un comportement aussi enfantin en public : je ne suis pas une sauvage non plus. Je réfléchis un peu à la réponse que m'a donnée cette fille avant l'arrivée du serveur et je dois dire que je suis plutôt surprise de la voir avoir un esprit plutôt critique envers le premier tome de cette série littéraire. J'avoue absolument plus me rappeler de l'intrigue de la première partie. Dans mes souvenirs, j'ai lu ce bouquin quand je m'ennuyais à la bibliothèque de la ville, il y a déjà un bon moment. Cependant, le livre ne m'a pas laissé vraiment d'autres souvenirs marquants au point même que j'avais oublié que celui-ci était sa suite. Mon engouement pour ce livre vient vraiment de décroître, mais peut-être que l'auteur va me réserver une bonne surprise. Bon... je ne crois pas réellement en cette possibilité, c'est rare que ce genre d'histoires parviennent à marquer la culture littéraire ou si c'est le cas, on retrouve plutôt les nouvelles histoires dans la catégorie des travers du genre. Bref, j'attends toujours avec impatience nos gâteaux. En attendant, je laisse mon regard voyager entre les serveurs et m'arrête sur un petit blond qui me rappelle vaguement mon ami d'enfance. Enfin... Ami est toujours un mauvais terme pour le désigner et ça me fait simplement rager un peu plus de le nommer encore ainsi, malgré les années et les trahisons qui nous ont séparés. Comme nous sommes ici pour un petit moment, je décide donc de faire la conversation par politesse. Enfin, je suis coupé dans ma lancée par l'arrivée des gâteaux et de nos thés. J'essaie de contenir mon enthousiasme face à ses délices culinaires et préfère même discuter un peu avec elle avant de commencer à déguster tout ça. « Sinon, pour parler d'autres choses, tu es en quelle année ? Et quelle catégorie ? Je suis persuadé de t'avoir déjà croisé plusieurs fois dans mon lycée. Et puis, j'avoue être un peu curieuse au sujet de la personne qui est la copropriétaire d'un de mes livres. » Je souris gentiment avant de finalement planter ma cuillère dans le bout de mon cheesecake, j'ai attendu assez longtemps maintenant. Sans pour autant afficher ma satisfaction que j'éprouve en mettant le petit bout que je viens de couper dans ma bouche, je suis littéralement aux anges avec ce gâteau qui est mon dessert préféré. Bref, je fixe à nouveau ma camarade en attendant qu'elle me réponde encore une fois.